7 % d’augmentation chez certains, gel total chez d’autres : la guerre des salaires dans le conseil a déjà commencé, cabinet par cabinet, profil par profil. En 2024, certains cabinets de conseil ont appliqué des gels de salaires, alors que d’autres ont accordé des hausses allant jusqu’à 7 % pour contrer la concurrence accrue sur le marché des talents. Les écarts de rémunération entre cabinets généralistes et spécialisés persistent, accentués par la rareté des profils double compétence.Pour 2025, la pression sur les grilles salariales s’intensifie, portée à la fois par la reprise sélective des recrutements et l’automatisation progressive de certaines missions. Les stratégies de négociation évoluent, intégrant désormais des critères tels que la maîtrise des outils digitaux ou l’expérience sur des projets internationaux.
Panorama du métier de consultant junior en 2025 : enjeux et réalités du secteur
En 2025, le métier de consultant junior reste un véritable aimant à jeunes diplômés, avec Paris comme principal vivier pour les cabinets de conseil. La demande ne fléchit pas pour le secteur du conseil en stratégie et en organisation, malgré une intensification flagrante de la concurrence et des attentes clients toujours en hausse. L’analyse classique à elle seule ne suffit plus : aujourd’hui, il faut savoir conduire la transformation digitale, orchestrer le changement, piloter des projets au long cours. Le quotidien du consultant rime donc avec polyvalence, entre gestion de projet, veille numérique, et une capacité d’adaptation qui n’admet jamais la routine.
L’essor des cabinets spécialisés et la montée des géants du Big Four bouleversent les parcours standards. Parmi les plus cotés, qu’ils soient généralistes ou membres du trio MBB (McKinsey, BCG, Bain), l’expérience secteur, la rapidité d’exécution et l’agilité opérationnelle sont devenues la norme. L’environnement reste ultra-compétitif et le classement des cabinets alimente la course aux meilleurs talents.
Le champ du conseil en stratégie, lui, s’émancipe nettement des secteurs classiques comme la finance ou l’industrie : la santé, la transition énergétique ou la mobilité deviennent de nouveaux territoires pour les missions à valeur ajoutée. Certains juniors misent sur la spécialisation dès l’embauche, d’autres tablent sur la mobilité entre cabinets pour accélérer leur progression. Une chose ne change pas : jongler entre performance, innovation méthodologique et gestion de la pression s’impose à tous, sur un marché hexagonal qui tient toujours la distance au niveau européen.
Quel salaire attendre pour un consultant junior en 2025 ?
Le salaire de consultant junior concentre toutes les attentions, surtout dès les premiers entretiens avec un cabinet. À Paris, la fourchette tend à se stabiliser, mais la volatilité reste évidente selon le positionnement des cabinets et leur spécialité. En 2025, la rémunération brute annuelle d’un consultant junior dans un cabinet généraliste oscille entre 42 000 et 48 000 euros. À cela viennent parfois s’ajouter un variable basé sur l’atteinte d’objectifs, des primes ponctuelles ou quelques avantages périphériques.
Pour les membres du Big Four (Deloitte, PwC, KPMG, EY), les grilles se calent globalement sur cette tranche : la plupart proposent en début de carrière autour de 43 000 euros bruts annuels, mais la spécialisation (banque, secteur public, digital) peut modifier la donne. Dans les cabinets MBB (McKinsey, BCG, Bain), les niveaux de salaire montent vite : un consultant junior y démarre fréquemment au-delà de 50 000 euros par an, variable compris (10 à 15 % en plus du fixe).
La progression suit un rythme accéléré. Le taux journalier moyen (TJM) d’un consultant facturé sur mission varie entre 700 et 1 200 euros selon la renommée du cabinet et la difficulté des projets. Après deux ou trois ans, ceux qui décrochent le titre de consultant senior voient la rémunération grimper d’un cran, mais la cadence et le niveau d’engagement sont, eux aussi, revus à la hausse.
Pourquoi observe-t-on des écarts de rémunération entre cabinets et profils ?
Difficile de passer à côté des écarts dès qu’on met les salaires en perspective. La fiche de paie d’un consultant junior ne ressemblera pas à celle d’un pair chez Deloitte, Roland Berger ou Bain. Plusieurs éléments s’entrecroisent pour façonner la rémunération.
D’abord, il y a le positionnement du cabinet. Les MBB offrent des packages nettement supérieurs à la moyenne, en raison du niveau d’exigence à l’entrée, du rayonnement international et surtout de la nature hautement stratégique des missions. D’autres cabinets plus spécialisés, notamment dans les systèmes d’information, ajustent leur grille salariale en fonction de la valeur ajoutée de leur offre.
Le cursus du candidat entre aussi dans la balance. La provenance d’une école cotée, des stages de longue durée en consulting, la maîtrise d’une langue peu répandue, ou bien une première expérience sectorielle (énergie, banque, numérique) : tout compte pour négocier à la hausse.
La localisation reste un facteur qui pèse lourd. À Paris, la rivalité entre cabinets booste la rémunération notamment pour attirer les jeunes diplômés. Hors capitale, les écarts s’accentuent. Parfois, certains cabinets de niche très bien classés n’hésitent pas à proposer des packages au-dessus du marché pour séduire une compétence rare, du moins quand leur structure financière le leur permet.
Conseils pratiques pour bien négocier son premier salaire dans le conseil
Franchir la porte de sa première négociation salariale, c’est s’installer d’emblée dans la réalité du conseil. Pour un consultant junior, impossible d’improviser : il vaut mieux s’appuyer sur les grilles de rémunération du marché, recueillir des retours d’anciens diplômés, analyser soigneusement les salaires moyens affichés dans les différentes études sectorielles. En pratique, l’écart peut rapidement grimper à 10 ou 15 % entre Paris et la province, ou entre cabinets spécialisés en management et ceux qui privilégient la stratégie.
Lors de l’entretien, la discussion dépasse la simple question du salaire consultant junior. Décomposer la composition de la rémunération s’impose : part variable, primes éventuelles, évolution du TJM consultant, politique d’avancement interne… Certains cabinets placent la barre haut dès l’embauche, avec un bonus de performance qui peut grimper jusqu’à 15 % du brut annuel.
Pour maximiser ses chances, il est recommandé d’appuyer son argumentaire sur des preuves tangibles : un stage long dans le secteur, un double diplôme, une expertise rare, ou une compétence technique recherchée. Voici les leviers à analyser avant de défendre sa position :
- Se situer précisément par rapport aux salaires moyens du secteur
- Évaluer ses perspectives de progression salariale à court et moyen terme
- Mettre en avant les aptitudes distinctives (compétente, expérience, langue)
- Prendre la mesure de l’ensemble : rémunération, accès à la formation, mobilité possible ou imposée
Échanger avec son futur employeur permet aussi de mieux cerner les marges de négociation sur le package global. Plus qu’un exercice ponctuel, la négociation reste un fil rouge tout au long du parcours, ravivée lors de chaque évaluation annuelle ou point carrière. Le conseil ne récompense pas l’attentisme : ce secteur revient toujours très vite à celles et ceux qui veulent avancer. Restera-t-il une exception bien payée ? Ou saura-t-il s’adapter autant que ses jeunes talents ?


